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Les 4 axes pédagogiques
Pour beaucoup de personnes toxicomanes, la vie est un calvaire car elles se meuvent dans un microcosme en marge de la société avec un amour-propre et une image de soi meurtris, la faculté de concentration atteinte et la pression de devoir se procurer de la drogue à tout prix. Cet état les mène à négliger et dénier leurs besoins fondamentaux de nourriture, de sommeil, d’hygiène et entraîne une condition de vie misérable, accrue par l’isolement.
1) Le fil rouge, le Café Cornavin !
En servant des boissons (café et thé), “Café Cornavin” veut bâtir un port d’attache avec ces personnes sur les lieux même où elles passent la plupart de leurs journées : la gare Cornavin et ses environs, le parc Galiffe et le secteur Voltaire.
Depuis 2006, grâce à l’association Partage, des denrées alimentaires sont distribuées aux personnes en difficulté. Le nombre de personnes qui bénéficient de ces prestations fluctue selon les jours entre 40 et 80 par intervention.
Souvent, un regard, une oreille attentive, un conseil, constituent une marque de reconnaissance extrêmement valorisée et appréciée. Lien social et écoute ouverte sont déterminants.
L’expérience acquise dans le travail de rue montre que les personnes rencontrées tirent un bénéfice réel de l’aide apportée (p.ex. à renouer des contacts, trouver des solutions d’hébergement, régler une situation administrative épineuse etc.), et que celle-ci est appréciée.
En prêtant une oreille ouverte et professionnelle à notre public, en promulguant un conseil constructif et une aide concrète, Café Cornavin veut aider ses bénéficiaires à regagner un peu de confiance, en eux-mêmes, en la société, en l’humain, puis à se mobiliser.
2) Accompagnements individuels et maintien du lien
Au fil du temps, à travers la présence, l’engagement personnel, la répétition des rencontres et le partage, les liens tissés portent généralement la marque du respect réciproque.
En dépit d’une santé physique et psychique souvent déplorable (ou catastrophique) et qui rend toute mobilisation fastidieuse, certains ont bénéficié de supports sociaux tels que : Gestion de l’argent.
Accompagnement à l’hôpital.
Aides et démarches administratives (telles que lettres ou établissement de pièces d’identité).
Contacts avec lieux d’hébergements, associations, foyers, assistants sociaux, tuteurs et curateurs, infirmières, organismes médicaux et-ou psychosociaux,infirmière de rue.
Petits coups de main au domicile de certaines personnes.
Visites à l’hôpital ou en prison.
Rencontres ou contact téléphoniques avec un parent ou membre de la famille. Une stratégie qui porte ses fruits et qui a, pour certains, ouvert de nouveaux horizons.
3) L’adhésion a une activité, un projet
De manière générale, les personnes toxicomanes perdent la capacité de se voir dans un environnement autre que le leur. S’extraire de leur condition est une utopie pour la majorité, tant les obstacles à surmonter sont rudes. Pourtant, il demeure chez certains un petit espoir ou une pensée magique de pouvoir s’en sortir. En tant que port d’attache, “Café Cornavin” – mené par des professionnels – peut devenir un tremplin d’espoir pour ces cas-là.
Tandem avec l’atelier Jonglerie :
L’atelier jonglerie, s’offre pour constituer une synergie avec le Café. L’atelier permet un pont aisé. Il affiche des horaires d’ouverture réguliers, fonctionne informellement et propose des activités ponctuelles et régulières.
Ici, la personne toxicomane peut faire l’expérience de partager un moment ou une activité avec des personnes de provenances diverses, qui ne sont en lien ni avec le produit, ni son univers. Et lorsqu’il découvre qu’il peut «exister» en dehors du milieu, c’est déjà une belle expérience.
C’est une étape cruciale qui permet une représentation de soi en dehors du milieu de la consommation.
Lors du café, le public concerné est régulièrement tenu au courant des activités organisées par l’Atelier d’Art, de manière informelle ou semi-formelle, à travers la distribution de « papillons », le bouche à oreille faisant le reste.
Chaque projet éveille la curiosité et le dialogue.
Notre but est de les rendre actifs, de les inciter à s’engager dans des expériences à court, moyen ou long terme, partagées, constructives, positives et qui exigent aussi de l’endurance (par exemple l’organisation d’expositions, visites de musées, rigueur dans le maintien du rythme de travail, organisation de sorties hors canton…).
4) Marquer des repères dans le temps
Pour beaucoup de personnes vivant dans l’urgence et le besoin, il est extrêmement difficile de se repérer dans le temps.
C’est pourquoi nous aimerions casser la routine en marquant avec eux nos points fixes constitués par les principales fêtes de l’année. Ceci tant dans les horaires de présence, qu’au travers de petites collations traditionnelles, notre idée étant de mettre l’accent sur l’appartenance au monde extérieur, bref, de les impliquer quelque peu à la société dont ils sont en marge et trop souvent exclus.